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Depuis au moins trois ans Kobo writing life organise un mois de l'écriture.Entre le premier et le vingt-et-un novembre, Il faut publier chaque jour un texte fictionnel de 250 à 750 caractères.

J'ai décidé de publier mes textes sur ma propre page web.

Le mot imposé se trouve chaque fois à côté de la date.

Bonne lecture.

1er novembre - Bretagne

C'est un jour froid et sombre de fin décembre. Lou marche dans une légère brume vers un bosquet d'arbres. Elle ne sait pas trop où elle est, ni pourquoi elle est à l'extérieur dans un endroit inconnu, au lieu d'être assis au coin du feu dans sa petite maison en Suisse. Elle croise un chasseur et lui demande son chemin. L'homme dit : « Ici, en Bretagne, ce n'est pas le moment de se promener à cette heure. Voilà les chevaux. » Puis, il n'y a plus personne.

2 novembre - cavalcade

Le bruit sourd de la cavalcade résonne encore dans sa tête. Mais est-ce qu'il ne s'agissait pas plutôt d'une chasse à courre ? Elle ouvre le yeux. Il fait nuit noire. Ce n'était qu'un rêve ! Il reste cette sensation désagréable qu'elle était l'animal poursuivi par les chasseurs.

3 novembre - emberlificoter

Lou fait chauffer de l'eau, puis la verse sur les feuilles de tilleul. Elle est tentée d'allumer la télé pour que le bruit des sabots lui sorte de la tête. C'est alors qu'elle aperçoit un bout de papier

sur la table. Quelqu'un a écrit à l'encre rouge, ”ne te laisses pas emberlificoter.” Qui a bien pu poser ce message ici et dans quel but ?

 

4 novembre - rouille

C'est distrayant de se faire un cinéma dans sa tête, d'inventer des énigmes pour fuir pendant quelque temps la routine de ces jours qui se ressemblent. Néanmoins, à un moment il faut bien faire les travaux qui attendent depuis bien trop longtemps. Ainsi, la peinture du portail du garage s'écaille, il y a de nombreuses taches de rouille. Il faudrait nettoyer toute la surface, puis appliquer une peinture anti-rouille. Elle vient de finir son travail, quand elle voit arriver une copine.

 

5 novembre - chaudron

- Bonjour, la peintre, tu ne possèdes pas, par hasard, un chaudron au fond de ton garage ? Lou est intriguée.

- Et pourquoi donc as-tu besoin d'un chaudron ? Je croyais que tu viens d'acheter une cuisinière électrique toute neuve avec plaques à induction ? Tu sais qu'un chaudron n'est pas compatible avec l'induction.

La copine secoue la tête.

- Tu n'y es pas. C'est que Marc a vu une vidéo montrant comment faire un goulasch à l'ancien. Il suffit de faire un feu de camp dans son jardin et de suspendre un chaudron dans lequel faire mijoter la préparation. Il adore jouer avec le feu et faire la cuisine.Une occasion rêvée !

 

6 novembre - indulgent

Lou est indignée. Elle a l'impression que Marc cherche un prétexte pour ne pas continuer les travaux d'aménagement de sa nouvelle cuisine. Marina ne le voit pas comme ça. D'après elle, il faut être indulgent. Son compagnon est de bonne foi. Lorsque la cuisine sera finie, ils organiseront une fête d'inauguration pour tous les amis.

 

7 novembre - épiphanie

Un nouveau message est apparu sur la table de la cuisine. « L' épiphanie se trouve sous le laurier au fond du jardin. » Lou se rappelle le premier message et son premier réflexe est de jeter le message dans la poubelle. Mais la curiosité prend le dessus. Elle prend un sécateur, faisant semblant de vouloir couper deux ou trois feuilles de laurier pour le pot au feu, et se rend directement au pied de l'arbuste. Elle y découvre ....

 

8 novembre – pompe

Elle y découvre un petit chaton tout blanc qui miaule faiblement au fond du seau à côté de la pompe du puits. L'animal semble avoir à peine deux mois. Lou soulève le petit être, le serre contre elle et le ramène dans la cuisine. Cela fait quelques temps qu'elle n'a plus de chat, donc pas de croquettes ou pâtés pour chat. Mais une boite de thon fera l'affaire.

 

9 novembre - sanglot

Lou se promène en forêt, près d'un ruisseau. Elle veut chercher de l'ail de l'ours. Tout ce qu'elle sait, c'est que la plante sent l'ail sans en être. Probablement sa forme ressemble à un ours minuscule. Elle marche, les yeux rivés au sol. Là, à quelques mètres, un mouvement. Un ours miniature qui s'enfoui ? Elle s'immobilise lorsqu'elle entend un sanglot venant de derrière un gros rocher couvert de mousse. Doucement, elle s'approche. Un petit garçon avec un chaperon rouge pleure, les mains sur le visage.

- Que t'arrive-t-il mon petit ?

L'enfant lève les yeux et répond « je me suis perdu et de l'autre côté du rocher est un ours qui fait semblant d'être un arbre. Il veut me dévorer ! »

 

10 novembre - cime

La femme lève le regard vers la cime des arbres. Par endroits, les rayon du soleil se frayent un chemin à travers les feuilles. Est-ce possible qu'ils sont deux à s'imaginer la présence d'un ours ? Est-ce que l'enfant l'avait entendu marcher de l'autre côté du rocher et s'était imaginer que le bruit venait d'un animal ? Peu importe. Ou est-ce, au contraire, important ? Cet endroit a la réputation d'être magique. Les anciens assurent que des fées y habitent et qu'elle adorent jouer des tours aux humains pour s'amuser. Peuvent-elles faire surgir un ours, parce qu'on se l'imagine ?

 

11 novembre - murmurer

On n'entend aucun bruit sous les arbres à part le bruissement des feuilles animées par un vent à peine perceptible et le murmure de l'eau. De l'eau ? On dirait plutôt des petites voix qui murmurent des incantations. Il est temps de sortir de la forêt avant que la nuit tombe.

 

12 novembre – quadrilatère

Lou entre dans le quadrilatère formé par les rochers et saisit la main de l'enfant.

- Viens, je te raccompagne au village. Moi, je m'appelle Lou et toi ?

- Loup ? Pourtant tu as l'air d'être une femme ? Es-tu un loup-garou ?

- Non, non .Lou comme Louise.

- Ouf. Tu m'as fait peur. Moi, je m'appelle Lucas.

- Ok, Lucas. Dépêchons-nous. Le soleil se couchera bientôt et nous ferons mieux d'être de retour avant la tombée de la nuit ou tes parents s'inquiéteront.

 

13 novembre - attendri

La main dans la main les deux retournent par le chemin que Lou avait pris pour venir. La jeune femme est attendrie devant la confiance du petit garçon, qui a tout de suite oublié sa première inquiétude en attendant son nom. Cela la soulage. Qu'est-ce qu'elle aurait fait s'il s'était affolé et avait couru plus loin dans le bois ? Aurait-elle suivit ou fait demi-tour pour chercher d'autres personnes pour le retrouver avant la nuit ? Ce sont des interrogations futiles. Lucas est à côté d'elle. - Qu'est-ce que tu cherchais dans la forêt, Lucas ?

- Je voulais sauver la petite fille appelée Chaperon Rouge. Pour qu'elle me reconnaisse, j'ai mis la même capuche qu'elle.

 

14 novembre – oraison

- M'enfin, Lucas. C'est un conte de fée ! Pourquoi la fille serait ici dans notre petit bois entourés de prés et de maisons ?

- Je l'ai entendue. Elle m'appelait, parce qu'elle s'était perdu

- Et le loup ?

- D'après elle, le loup est mort depuis longtemps et elle s'ennuie toute seule.

Lou ne répond pas. Après une pause, elle change de sujet.

- Tu habites ici ou tu es là pour les vacances ?

- Je suis en vacances chez papi et mamie dans la maison aux volets rouges. J'habite à Oraison .

- C'est où Oraison ?

Le garçon montre l'horizon. Là bas, très loin.

 

15 novembre – plume

Brusquement, Lucas s'arrête et ramasse quelque chose.

- Regarde, Lou, ce que j'ai trouvé. Une plume avec du bleu !

- C'est une plume de geai. Si tu veux je te l'accroche à la capuche.

Enfin, les deux arrivent à la lisière de la forêt. Il y a à peine cinq cent mètres jusqu'au centre du village.

 

16 novembre - incendie

- Tu me montres la maison de tes grands parents, Lucas ? Je veux leur dire bonjour.

Quelques minutes plus tard, ils arrivent devant la maison aux volets rouges. Une vieille dame court à leur rencontre.

- Enfin, te voilà, Lucas. Où étais-tu passé ? Je voulais déjà appeler la gendarmerie pour te faire chercher. Je me faisais tellement de soucis. Et s'il y avait eu un incendie de forêt ! Ou si tu t'étais noyé !

- Madame, ne vous affolez pas. Le petit est sain et sauve. Il était juste aller un peu trop loin dans la forêt. Je l'ai trouvé assis derrière un rocher. Ce coin est tellement humide, qu'il n'y a aucune chance que ça brûle.

 

17 novembre - demi

La grand-mère se tourne vers Lou, tandis que Lukas court dans le jardin où son grand-père est assis sur un banc en train de nettoyer un petit objet.

- Paulette, rentres donc avec la jeune personne. Je lui offre un demi.

- Qui te dit qu'elle boit de la bière, Hugo ?

Lou rit, bien sûr elle vient volonter prendre une bière.

 

18 novembre - translucide

Paulette verse le breuvage translucide dans un verre. Lou lui avait dit qu'elle pouvait tout à fait boire dans la bouteille, mais son hôte s'y est opposée et a mis un verre pour chacun. Lucas a pris un jus de pomme et se jette sur les chips. Puis il raconte son aventure dans les bois.

- Il a une fantaisie un peu trop débordante le petit, dit son grand-père. S'imaginer des ours qui font 

semblant d'être des arbres, et quoi encore !

 

19 novembre - agripper

Finalement, Lou se lève. La nuit est tombée. Il est temps de rentrer chez elle. Elle prend congé et se dirige vers la porte du jardin, quand Lucas lui court après et s'agrippe à son bras.

Dis, Loulou, tu reviendras demain ? Comme cela nous irons ensemble chercher le petit chaperon rouge. Et les ours n'oseront pas me faire peur.

Lou sourit. Elle promet de revenir le lendemain après-midi après le travail.

 

20 novembre - tribune

D'un bon pas, elle traverse le village. En passant devant le terrain de foot. Elle s'arrête brusquement. On dirait qu'un petit ours est assis sur la tribune rudimentaire. Elle cligne des yeux, les histoires de Lucas semblent être contagieuses. Mais non, voyons c'est juste le chien des voisins. Maintenant, il se lève et court vers Lou lui faire la fête.

 

21 novembre - éblouir

En passant devant la maison de Marina et Marc, Lou aperçoit sa copine que vient de sa maison à elle.

- Je te cherchais. Viens, tu es invité à goûter le goulasch fait au chaudron.

Lou accepte. Elle suit l'autre femme dans la maison. Sur le moment, rentrant de la rue sombre, la lumière l'éblouit. Marc est debout devant la table de la cuisine.

- Vous voilà enfin. Le repas est servi. A table !

 

 

 

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